L'Or «Propre»

du PÉROU

L’or a toujours été au cœur des fantasmes des hommes, et le mythe du chercheur d’or est toujours d’actualité surtout chez les plus défavorisés. 20% de l’or mondial, soit 600 tonnes par an, est produit de façon artisanale, souvent illégalement, et fait vivre ou plutôt survivre 100 millions de personnes tout en polluant l’environnement au mercure.

Aujourd’hui, comme pour les diamants, il y a une prise de conscience dans le monde du luxe et les grandes maisons privilégient l’or traçable ou recyclé pour la confection de bijoux. Comment alors écouler l’or artisanal ? Soit en le recyclant, ou plutôt en le « blanchissant", une spécialité de Dubaï, soit en travaillant avec ces mineurs en créant une filière d’achat du minerai brut.

Le concept a été développé au Pérou à Chala en partenariat avec une entreprise suisse (PX Group) et canadienne (Dynacor) afin d’extraire l’or de manière industrielle sans mercure. Un double avantage pour les mineurs : l’usine extrait plus d’or de leur minerai (95% vs 40-50% si les mineurs le faisaient eux-mêmes avec le mercure) et par conséquence les mineurs sont mieux payés, et ils ne mettent plus en danger leur santé avec le mercure. Les industriels travaillent avec 800 groupes de producteurs de minerais (plus de 3000 mineurs), tous enregistrés et reconnus par le gouvernement péruvien, et reversent en plus une prime d'environ 500$ par kg (soit 0,8% du prix) aux communautés minières pour des projets commun (crèches, écoles, espaces verts…et prochainement des projets de reforestation, de planning familial…).

Cette initiative autour de l’or artisanal est encore marginale et elle pose des questions sur le marché, les intermédiaires, les joailliers, mais également sur les États lorsqu’ils organisent des événements mondiaux comme les Jeux Olympiques.

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